La Fondation René Moawad a lancé hier « la troisième charte libanaise pour l'élimination de toutes sortes de discriminations contre la femme », dans le cadre du projet intitulé « L'amélioration des conditions de vie de la femme au Liban-Nord », financé par l'Union européenne. Plusieurs personnalités ont assisté à la cérémonie organisée à l'hôtel Monroe, notamment le juge Mohammad Saab qui représentait le ministre de la Justice, Achraf Rifi, le chef de la Délégation de l'Union européenne, l'ambassadrice Angelina Eichhorst, la présidente de la Fondation René Moawad, l'ancienne ministre Nayla Moawad ainsi que plusieurs députés.
Après la projection d'un film présentant les plus importantes réalisations du projet, la présidente de la Commission civile pour les affaires de la femme, Fahmia Charafeddine, a pris la parole, notant que « la femme libanaise a beaucoup avancé dans le domaine de l'éducation et du travail, mais son travail reste otage d'une discrimination sexuelle ». « La gent masculine garde le monopole de la direction de l'État, alors qu'il est urgent de reconnaître la capacité de la femme à accéder à de hauts postes dans ce secteur », a-t-elle précisé.
De son côté, la coordinatrice, Josette Moawad, a annoncé qu'« aujourd'hui est lancée la rébellion contre l'injustice qui continue à frapper la femme, ses droits et son rôle, à tous les niveaux de l'emploi ». « Elle a appelé à abolir les textes de loi en vigueur contenant toutes sortes de discriminations, tant en ce qui a trait à la nationalité qu'en ce qui concerne le statut personnel, le droit pénal, le droit du travail et de la Sécurité sociale, et le droit de la protection de la femme victime de violence domestique ».
L'ambassadrice Angelina Eichhorst a salué, quant à elle, « le travail de la Fondation René Moawad », avant que ne s'ouvre un débat au cours duquel l'ancien député Moustapha Allouche a affirmé que « la cause de la femme est une cause nationale, et il est impossible de parler de démocratie sans que plus de la moitié de la population ne soit présente en force aux postes de décision ». Il a fait part de son appui à l'introduction du quota féminin à la Chambre des députés.
Enfin, Mohammad Saab a indiqué que dans la magistrature, la proportion des femmes juges est supérieure à 50 %. Nombre d'entre elles ont accédé à des postes « fondamentaux », selon lui.


Source & Link: L'orient le jour