Sandra Noujeim
Le bras de fer entre le blogueur libanais Imad Bazzi et la Sûreté générale tend vers la fin. L’auteur du blog trella.org avait déposé mercredi une demande de renouvellement immédiat de passeport auprès de la SG. Alors que cette formalité, revêtue du caractère d’urgence, s’achève d’habitude le jour même de la déposition de la demande de renouvellement, le blogueur a été prié mercredi de se présenter le lendemain auprès de la SG pour une vérification de ses informations personnelles.
Marqué par deux précédentes expériences avec le service sécuritaire (la dernière en date remontant à 2011), qui lui aurait retenu le passeport pendant plusieurs semaines, et sans motif précis, avant de le renouveler, Imad Bazzi a choisi de faire éclater cette fois l’affaire au grand jour, en écrivant mercredi sur son compte Facebook : « La Sûreté générale libanaise refuse de me donner mon passeport et me prie de me présenter à son siège pour subir un interrogatoire (jeudi). »
Hier donc, l’auteur du blog trella.org s’est rendu comme requis au siège de la SG, où il aurait mis en garde une fonctionnaire de la SG qui le recevait contre sa disposition à « déclencher un conflit si l’affaire n’est pas réglée ». Il aurait alors été référé auprès d’un officier, « sans subir d’interrogatoire », a précisé Imad Bazzi à L’Orient-Le Jour. « Il semblerait, selon l’officier, qu’il y a “quelqu’un qui s’occupe de cette affaire”. » « Il m’a dit que je dois recevoir un appel de la Sûreté générale d’ici à une semaine... Quelle attente ! » a-t-il révélé sur ses comptes Twitter et Facebook.
Le blogueur a toutefois gardé le silence sur l’identité de l’officier en question chargé du règlement du dossier, laissant entendre que la solution a été facilitée par l’intercession d’un ministre, après que ce dernier eut été contacté par les médias.
Du côté de la SG, c’est une version différente qui transparaît. Déjà, pour un responsable du service contacté par L’OLJ, « personne n’intervient dans le travail de notre institution ». Plus encore, « aucun litige n’existe pour susciter pareille intervention ». « Aucun fonctionnaire de la SG n’a demandé à Imad Bazzi de subir un interrogatoire », a insisté le responsable, précisant toutefois que « la personne en question devrait obtenir son passeport dans un délai d’une semaine ».
Dans le cas contraire, « ce citoyen est prié de nous faire parvenir ses doléances, puisque nous sommes au service de la loi », a-t-il conclu, laissant entendre qu’il n’est pas au courant de l’identité de Imad Bazzi, ni de ses activités. Quoi qu’il en soit, ce dernier avait prévu de rentrer aujourd’hui, au plus tard dimanche, en Tunisie où il travaille actuellement.
