Les familles des victimes libanaises de l’embuscade de Tall Kalakh et des islamistes détenus à Roumieh ont observé hier un sit-in à Tripoli devant la résidence du Premier ministre, Nagib Mikati. Les manifestants réclamaient la « libération des détenus islamistes et l’accélération des démarches visant à faire la lumière sur le sort des personnes disparues à Tall Kalakh et à clore leur dossier ».
Le 30 novembre dernier, 21 jeunes sunnites libanais et palestiniens originaires de Tripoli et du Akkar qui avaient rejoint la rébellion contre Bachar el-Assad étaient tombés dans une embuscade et avaient été tués près de la ville de Tall Kalakh dans la province de Homs, frontalière du Liban.
Dans une allocution, le porte-parole des familles des victimes de Tall Kalakh, cheikh Mohammad Ibrahim, a appelé à « un sit-in qui sera observé dimanche prochain au poste-frontière de Arida pour suivre le dossier ». Il a en outre « rendu le gouvernement responsable du retard observé dans la prise en charge du dossier ».
S’exprimant au nom des familles des islamistes détenus à Roumieh, cheikh Mahmoud Seif a de son côté mis en garde contre « les atermoiements observés au sujet de ce dossier ». Il a appelé le gouvernement à accélérer la procédure judiciaire et à « fixer rapidement des séances pour clore ce dossier injuste ».
Un deuxième sit-in a été observé à la place Abdel-Hamid Karamé par la famille et les partisans de Mohammad el-Rifaï, porté disparu lors de l’embuscade de Tall Kalakh. Ces derniers avaient refusé de manifester devant le domicile de M. Mikati, refusant de le rendre responsable du retard observé dans le règlement du dossier.

Le Futur
Par ailleurs, le comité de coordination de Tripoli au sein du courant de Futur a rendu le Premier ministre et le gouvernement responsables de « tout incident sécuritaire qui pourrait exposer Tripoli à de nouveaux troubles ». Dans un communiqué lu par l’ancien député Moustapha Allouche, le comité a fait assumer à M. Mikati, en sa qualité de président du Haut-Comité de secours, la responsabilité du retard affiché dans le règlement des indemnités aux sinistrés des derniers événements sécuritaires de Tripoli. Il a en outre appelé le commandement de l’armée à « se montrer ferme dans le maintien de la sécurité dans les zones chaudes, alors que des rumeurs circulent sur un éventuel retour des affrontements sur l’axe Bab el-Tebbané-Jabal Mohsen, après la période des fêtes ».
En réponse à une question sur la position du courant du Futur au sujet des menaces pesant sur la sécurité du mufti de Tripoli et du Liban-Nord, cheikh Malek Chaar, M. Allouche a affirmé que « le courant du Futur soutient tous ceux qui sont menacés, même s’ils ne suivent pas notre ligne politique ».

Rencontre de soutien au mufti Chaar
En outre, et à l’appel de l’association islamique al-Makarem, une rencontre de soutien au mufti Chaar a été organisée hier à la salle de la mosquée al-Saddiq à Tripoli, en présence notamment du président du conseil municipal de Tripoli, Nader el-Ghazal.
Dans une allocution, l’ancien ministre Omar Miskaoui a affirmé que « Tripoli et le Liban-Nord » dénoncent « l’exil forcé » imposé au mufti Chaar et qui est causé par des menaces « sérieuses » sur sa vie. Il a indiqué que ces menaces sont une atteinte à « la modération » et visent à « provoquer la discorde ».
Il a enfin appelé les autorités concernées à prendre les mesures sécuritaires nécessaires pour assurer le retour du mufti Chaar, d’autant que ce dernier « n’a jamais pris des mesures de sécurité personnelles », comme à lui assurer « des mesures extrêmes de sécurité à l’instar de celles adoptées pour les personnalités nationales ».


 

Source & Link: L'orient le jour