Le Centre Libanais des Droits Humains et le Mouvement Anti Racisme ont organisé ce samedi 23 mars 2013, à l’occasion de la Journée Mondiale pour l’élimination de la discrimination une conférence de presse intitulée : « les jeunes et les enfants s’expriment contre la discrimination ».
Le secrétaire général du CLDH, Wadih Al-Asmar a introduit la conférence de presse en soulignant la
gravité des faits de discrimination perpétrés au Liban, allant de la discrimination fondée sur la couleur de la peau, à celle basée sur la condition sociale, ou encore la discrimination concernant les femmes libanaises qui ne peuvent transmettre la nationalité à leurs enfants nés d’unions avec des étrangers. Il a également dénoncé le système du garant qui régit le séjour des employées de maison étrangères, et qui pave la voie à l’esclavage moderne.

Une visioconférence par Skype a eu lieu, permettant à Natacha, une étudiante française d’origine congolaise, de raconter la discrimination fondée sur la couleur de la peau qu’elle a vécue et observée durant un séjour d’un an et demi au Liban.

Puis, prenant tour à tour la parole, Tanisha, Lynn, Amal, Baptiste, Maria et Hiba, originaires de l’Inde, des USA, du Liban, de la France, des Philippines et du Soudan, ont exprimés chacun à sa manière leur refus du racisme et de la discrimination qui existent au Liban.

«Je me sens chez moi au Liban, mais je remarque le racisme dont est victime la dame du Bangladesh qui travaille chez mes parents. Les Libanais devraient s’ouvrir aux autres cultures », a dit Tanisha, étudiante indienne au Liban

« On me refuse la nationalité libanaise alors que je suis née au Liban d’une mère libanaise. Je me sens trahie », a dénoncé Lynn, 12 ans, dont le père est américain et la mère libanaise.

« Ma mère travaille dans les maisons, et je suis tellement fière d’elle. Je demande à tous les Libanais de respecter les étrangers», a plaidé Amal, une jeune fille philippine-soudanaise de 12 ans.

« On se fait insulter dans la rue parce qu’on est noires, pourtant nous sommes comme vous », ont expliqué Maria et Hiba, deux jeunes filles soudanaises. « Nous avons peur de sortir parce que nous n’avons pas de papier, et pourtant nous sommes nées au Liban », ont-elles ajouté.

Cette conférence de presse était faite de témoignages touchants des jeunes, Libanais et étrangers, qui construisent le Liban d’aujourd’hui et changeront probablement celui de demain.


 

Source & Link: ILoubnan